Invité à l'occasion de la présentation de Hôtel Normandy à la 5e édition du festival "Le cinéma français aujourd'hui" à Almaty au Kazakhstan du 17 au 20 avril, Charles Nemes nous fait part de son expérience dans cette lettre kazakhe.
En acceptant l’invitation d’UniFrance Films au festival qu’elle organise à Almaty au Kazakhstan, je ne pouvais imaginer l’émotion qui me saisirait au moment de présenter Hôtel Normandy devant une salle pleine de spectateurs enthousiastes, attirés par la promesse que le cinéma français leur renouvelle depuis plusieurs années. Il y avait dans leurs regards, leur attention, la sincérité de leur accueil, une ferveur qui m’a renvoyé à mes responsabilités de cinéaste. J’ai été saisi par la crainte de décevoir, me rendant soudain compte que je représentais pour eux, et pour un soir, l’ensemble du cinéma français et un fragment de notre culture nationale, position à laquelle je ne m’étais aucunement préparé avant le voyage. Et si le film n’était pas à la hauteur de leurs attentes ou de leur confiance ?
Les sourires et les questions durant le débat qui a suivi la projection m’ont rassuré et j’ai songé qu’il n’y avait pas, en matière de promotion du cinéma français, de territoires plus nobles les uns que les autres, mais seulement des destinations diversement courues ou apparemment plus confortables. L’anxiété a cédé la place à la fierté, le reste du séjour s’est partagé entre la découverte d’un pays que je n’aurais jamais connu sans ce festival, des rencontres avec la presse et les acteurs culturels français et kazakhs, beaucoup de rires, des repas étonnants, des visites nombreuses, le tout mis en bien-être par Joël Chapron et Erell Tanguy avec une chaleur communicative.
À tous mes confrères j’adresse ce conseil : suivez les pistes les plus singulières qu’UniFrance Films défriche pour vous, c’est important pour vos films autant que pour notre cinématographie, et vous en rapporterez des souvenirs d’exception.
En vous demandant de pardonner mes emballements, confraternellement,
Charles Nemes