Bien sûr le train la borde, la traverse presque, à très grande vitesse. Bien sûr elle jouxte la base militaire et ses hélicoptères qui en décollent à toute heure. Bien sûr il n'y a pas l'eau potable et tout le reste. Bien sûr on y est loin des commerces et commodités de la ville de Colmar.
Bien sûr en France comme ailleurs le climat actuel y est plus que jamais hostile.
Certains appellent cela un camp. Eux, les tziganes, les manouches l'appellent la place, leur place.
Au pied des Vosges, dans les vignes, on y vit hors de la frénésie de notre monde.
On y bichonne des mobylettes comme les indiens du grand Ouest soignaient leurs chevaux, on s'époumone sur des cantiques, on écoute le vent qui passe dans l'herbe, les coquelicots et les parasols en raphia rose. Ensemble. Même si, comme le paradis cela ne durera pas forcément toujours.