De la guerre en Bosnie, on se souvient surtout de noms de villes, Sarajevo, Mostar, Bihac, Tuzla, Goradze, et d'un massacre, Srebrenica. Mais de Visegard, on ne se souvient pas. Parce que de Visegard, les médias occidentaux n'ont jamais parlé. Comme s'il ne s'y était rien passé. Comme si Visegard n'avait jamais existé. Visegard existe pourtant. C'est une ville de Bosnie orientale, avec un pont. Un pont symbolique et majestueux. Un pont rendu celèbre par le roman d'Ivo Andric. Un pont comme un emblème, comme un pilori, comme un mausolée, comme un témoignage.