Dans le cadre de son émission de radio, Jean-Pierre Bouttier accueille tous ceux pour qui la solitude devient angoisse. En provoquant confidences et désirs, il n'a qu'un but : maintenir son fort indice d'écoute. A la suite d'une interview, Marie, séduite par "l'humanité" du personnage, l'invite chez elle. Là, Jean-Pierre s'ennuie, répond évasivement, écoute distraitement. A peine sorti de l'appartement, il rencontre et aborde dans l'ascenseur la ravissante et peu farouche Jeanne, dont l'occupation consiste à "visiter" les maisons des autres. Jean-Pierre, attiré par cette jeune femme un peu mystérieuse, parle de son métier, de son "courrier du coeur". Pendant le week-end, ils occupent plusieurs villas délaissées par leur propriétaire. Ils se considèrent chez eux, fouillent, rangent à leur manière, dévalisent caves et garde-manger ou ne font rien, restant de longs moments silencieux. A l'écoute de son émission, Jean-Pierre reste passif. Jeanne, pour sa part, l'interroge sur la finalité de ces rencontres : à quoi aboutissent-elles, les gens sont-ils consolés de leur peine, trouvent-ils une solution ? Jean-Pierre est exaspéré ; oui, ce sont les malheureux qui l'entretiennent, les isolés qui le font vivre et puis, si ce n'était pas lui, ce serait un autre, alors à quoi bon se soucier ? "Nous n'y pouvons rien, nous subissons", dit-il avant d'aller se promener. Jeanne n'est pas de cet avis, elle va le lui prouver en invitant Marie. La confrontation tourne au gâchis. Jeanne révèle les vrais motifs qui animent "son mari" : manque de sollicitude et de sensibilité, mépris des autres, égoïsme, appât du gain. Marie est effondrée et s'en va, remplie d'amertume. Le week-end s'achève dans la grisaille. Le lendemain, Jeanne déposera Jean-Pierre devant la station de radio, avant de disparaître.