Ma mère, une opposante à la République islamique d'Iran, est arrêtée en 1981 ; j'ai sept mois. Emprisonnée, torturée, elle disparaît durant l'exécution massive de milliers d'opposants au cours de l'été 1988. En découvrant progressivement ce passé, qui reste tabou en Iran, je me pose la question : comment l'absence des corps emprisonne-t-elle nos mémoires, là où le politique griffe au plus intime ? Là où seul l'intime reste en témoignage d'une politique ?
Au cœur de cette histoire de violence et de déni, j'enquête en dressant la cartographie de de ce qui reste, quand l'histoire a effacé les êtres et s'attache à gommer les contours de la disparition.