Point de vue
Pierre Mondy reste à ce jour le plus proche par l'âge et le physique de ce que fut sans doute Napoléon en 1805. Son interprétation est excellente et mériterait une meilleure critique de la part des spécialistes de l'Empire ou du cinéma. L'instant solennel du choix de la signature (Napoléon décide subitement de signer ses papiers officiels avec son prénom) constitue à lui seul un morceau d'anthologie. Et que dire des autres « monstres sacrés » donnant la réplique : Jean Marais est en tout point formidable en Carnot, Michel Simon plus vrai que nature dans le rôle du grognard « Alboise de Pontoise, Seine-et-Oise » et Claudia Cardinale sublime dans son interprétation de la sensuelle et provocante Pauline. On retrouve là le grand historien cinématographique Abel Gance, celui du Napoléon de 1925. Avec une direction époustouflante de précision et une technique, comme toujours au service de la narration et réglée au millimètre près.
© D. Chanteranne
Source : napoleon.org
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Autour du film
Le film a été tourné en République fédérale socialiste de Yougoslavie : un studio a été aménagé dans le plus grand hall du parc des expositions de Belgrade, et les scènes de bataille ont bénéficié du concours de l'armée yougoslave.
Dans la lignée du projet pharaonique Napoléon d'Abel Gance, Austerlitz peut être considéré comme le troisième des six volets initialement envisagés. Mais il se cantonne strictement à la bataille, alors que le propos initial de Gance était plus ample, autour du personnage de Napoléon Bonaparte.
D'un budget énorme, qui mit en faillite la société de production qui l'accepta, le film n'eut que 335 000 spectateurs en 42 semaines.