Un film aux sujets multiples (on y croise la guerre d'Espagne et celle du Golfe, les studios de TF1 et ceux de Sarajevo, les grands reporters et les jeunes loups, etc.), à la réalisation brillante (de nombreux et judicieux extraits de films de fiction parsèment les images de reportage) où personne n'est en sécurité, pas même son auteur qui n'hésite pas à apparaître à l'écran et à se mettre en jeu dans l'image. Et qui va très loin dans une interrogation fondamentale, et éminemment sensible, qui touche simplement à la question du comportement individuel : "Quitte à faire ce métier, autant le faire en citoyen", déclare Edwy Plenel, journaliste d'investigation au "Monde". Marcel Ophuls a choisi de faire du cinéma de citoyen.
Deuxième voyage : A Venise, Ophüls annonce qu'il revient d'un autre séjour en ex-Yougoslavie. Nouvelles interrogations : comment l'information est-elle vécue et traitée dans les rédactions centrales ? Des intellectuels analysent les discours des politiques, des journalistes français discutent de leurs conditions de travail, en Yougoslavie, en Somalie ou dans le Golfe, entre souci d'exactitude, propagande et info-spectacle. Ophüls rencontre Izetbegovic et Milosevic, d'autres habitants de Sarajevo, d'autres reporters. Retour à Venise : mélancolie et carnaval.