Par solidarité en ce début de guerre, Marie va aider sa voisine à se débarrasser d'un fardeau non désiré; les raisons ne manquent pas en ces temps difficiles: maris prisonniers, passades amoureuses, ou liaisons coupables avec l'occupant, petit à petit, les "services" de Marie se rétri- bueront et deviendront son gagne-pain. Dans la France en guerre, on dénonce. Mais dénoncer sous Vichy, c'est assassiner aussi surement qu'avec un fusil. La France de Vichy, celle de la famille, ne lui pardonnera pas et fera d'elle un exemple. En Juin 1943, la "faiseuse d'anges" est condamnée à mort par le tribunal d'exception. Le 31 Juillet, le couperet de la guillotine s'abat sur une des toutes dernières femmes exécutées en France.
Synopsis
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Propos
Critique
Le fameux duo Chabrol-Huppert a commencé sa belle carrière en 1978 avec Violette Nozière, et s'est reformé dix ans plus tard pour ce film jumeau, nouveau portrait d'une femme devenue l'incarnation du Mal aux yeux de la justice française et qui fut, elle, guillotinée, le 30 juillet 1943. Marie-Louise Giraud avait pratiqué des avortements, accessoirement loué des chambres à des prostituées. Au lieu d'un monstre, Chabrol montre une petite commerçante qui fait des économies de bouts de savon (indispensable, alors, aux faiseuses d'anges), peut bientôt s'acheter des confitures sans tickets de rationnement, changer d'appartement, et finalement se payer une assistante, sa femme de ménage, qui s'occupe des clientes pendant qu'elle prend du bon temps. Le rêve de confort, de réussite sociale, de respectabilité au fond se confond avec ce qui mènera à la disgrâce. Il y a du bovarysme, déjà, dans cette Marie jouée par Huppert comme une femme en fuite : échapper à la pauvreté, à la morosité, à son mari qu'elle n'aime pas, et finalement à la réalité de sa petite entreprise. Chabrol met admirablement en relief ses contradictions, ses aveuglements, et aussi ses émerveillements à l'idée de devenir chanteuse, d'être ainsi tout entière dans la pureté de sa voix. Le cinéaste est, en revanche, sans merci pour la France de Pétain, ses rangs de traîtres érigés en juges garants de l'honneur de la nation. L'avorteuse d'Une affaire de femmes est prise dans les filets d'une société où elle était de toute façon partie perdante : « C'est facile de pas faire de saloperies quand t'es riche », dit-elle en prison, remettant chacun face à la réalité, y compris elle-même, avant qu'on lui coupe le cou. Un très grand Chabrol-Huppert.
© Frédéric Strauss, Télérama (28/04/2007)
Générique détaillé (11)
Producteur délégué :
Scénaristes :
Claude Chabrol, Colo Tavernier O'Hagan