Seconde adaptation du roman de Jean Vignaud, livre que Pierre Chenal ne tenait pas en très haute estime. Il s’agissait selon lui d’un mélo un peu insipide. Mais la force du cinéma, c’est la mise en scène, qui peut transformer du plomb en or. Chenal déclarait que « la façon dont on traite le sujet, le style donné au récit sont dans certains cas aussi importants que l’histoire elle-même. » Tout comme le choix des acteurs. Ainsi du trait de génie d’utiliser Dalio à contre-emploi : « Prendre Dalio pour interpréter un jeune Maltais séduisant, fallait oser ! J’avoue que j’ai eu beaucoup de mal à le convaincre. A force de jouer les tarés, des personnages immondes, pourris et crachotants, il finissait par oublier que dans la vie privée il avait une certaine beauté un peu orientale et une grande douceur. On peut donc comprendre sa réticence à incarner un poète, une sorte de mage capable d’émouvoir la plus belle pute de Sfax (…). Je ne l’ai pas regretté car le rôle de Matteo lui ouvrit les portes de Hollywood. »
Source : Festival d'Amiens