Malika et moi avons fréquenté les mêmes bistrots du quartier latin dans les années 70. Je la trouvais belle avec ses robes kabyles, sa chevelure sombre et son sourire éclatant, mais j’aimais surtout sa façon de parler, de conter.
A mon retour de Kabylie au début des années 8O, où je n’avais pu tourner ce que je voulais, je me trouvais en possession d’une quinzaine de boites de pellicule 16mm. Très vite j’ai rassemblé une petite équipe, et nous avons suivi Malika, la nomade, dans ses déambulations poétiques dans la capitale.
Quelques décennies après que le film soit passé à la télévision et ait été invité dans nombre de festivals, on me le demande encore.
Malika, hormis quelques rides, et fils blancs dans sa belle chevelure, n’a guère changé. Si vous la rencontrez dans la rue elle vous offrira un poème, et vous ne pourrez le lui refuser.