La nuit. Une petite route. Dans une voiture, trois jeunes gens. Tout à coup, des phares derrière la voiture, des ombres qui s'agitent, un cri, la voiture démarre, des coups de feu, une jeune fille s'écroule. Amenés à la gendarmerie, les deux jeunes gens rescapés sont sévèrement réprimandés, puis on les relâche. Le père de la jeune fille tuée arrive à son tour. On lui lit un rapport officiel : les jeunes gens tentaient de s'enfuit, les gendarmes ont tiré. C'était en 1958, en Saône-et-Loire, au temps de la guerre d'Algérie. Les temps étaient troublés et les policiers nerveux. Aujourd'hui, on appellerait "bavure" ce meurtre officiel. Le père a décidé d'aller jusqu'au bout. Mais il n'ira pas loin. Portes coles ou faussement ouvertes : le dossier sera à peine entr'ouvert et l'autorité militaire couvrira les siens. Ce film est le récit peu glorieux d'une justice qui ne veut pas rendre justice, d'une police qui ne veut pas reconnaître ses erreurs, d'un homme doublement trompé et frappé par une société qui ne veut pas remettre en cause ses institutions.