Synopsis
Jef est un tueur à gages. Tout ce qui l'entoure est dépouillé comme un repaire d'où le félin ne sort que pour tuer. Un seul complice collabore à toutes les aventures : un bouvreuil, dont la cage occupe le centre de la pièce sordide où habite l'homme. Quand Jef est dehors, c'est son affaire, mais s'il arrive quelque chose chez lui pendant son absence, le bouvreuil s'énerve, perd ses plumes, éparpille ses graines et le « patron » saura qu'il faut se méfier. « Il n'y a pas de solitude plus profonde, nous dit-on en exergue du film, que celle du Samouraï, si ce n'est celle du tigre dans la jungle ». Le Samouraï-tigre exécute le propriétaire d'un night-club. Tout se passe méthodiquement après que l'alibi ait été minutieusement réglé. « Je ne perds jamais, jamais vraiment » affirme-t-il dans le tripot où on l'arrête, parmi des centaines d'autres suspects, pour vérification d'identité. L'inspecteur est battu à l'enquête. Les personnes qui auraient pu voir Jef au night-club le soir du crime ne le reconnaissent pas, sauf la pianiste qui déclare, malgré cela, qu'elle ne le reconnaît pas. Quant à l'alibi, il est intangible. Mais la personnalité du tueur est trop forte pour laisser l'inspecteur sur sa faim. Il fait poser un talkie-walkie dans le repaire du tigre, mais le bouvreuil évente le piège. Alors, la police traque le fauve dans la jungle du métro, sans succès. Le gang qui l'avait chargé de supprimer le propriétaire du night-club essaie aussi de l'éliminer mais en vain, si bien qu'on lui confie, pour deux autres millions, le soin de supprimer un autre gêneur. Voitures de surface, équipes de sous-sol resserrent le filet de la police. Dans toutes les chasses au tigre, le tigre meurt mais un samouraï ne meurt que lorsqu'il le veut. Il suffit à Jef de retourner au night-club et de lever son revolver sur la planiste pour tomber, avant qu'il n'ait tiré, sous les coups de teu des policiers qui le suivaient pas à pas. Sous la menace, la planiste était restée d'un calme impressionnant ; devinait-elle ce qui allait se passer ? Les tigres ne peuvent aimer les planistes mais un samouraï peut décider de mourir aux pieds d'une femme qu'il aime d'un amour impossible. Un inspecteur ouvre le revolver de Jef ; il n'était pas chargé.
Source : © Fiches du Cinéma
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (22)
Production et distribution (5)
- Productions déléguées : Filmel, Compagnie Industrielle et Commerciale Cinématographique (CICC)
- Production étrangère : Fida Cinematografica
- Production associée : TC Productions
- Exportations / Ventes internationales : Pathé Films, Editions René Château
- Distribution France : SN Prodis
Générique détaillé (18)
- Producteur délégué : Eugène Lepicier
- Scénaristes : Jean-Pierre Melville, Georges Pellegrin
- Directeur de la photo : Henri Decaë
- Auteur de la musique : François de Roubaix
- Assistant à la réalisation : Georges Pellegrin
- Monteuses : Monique Bonnot, Yolande Maurette
- Ingénieur du son : René Longuet
- Auteur de l'œuvre originale : Joan Mcleod
- Producteurs : Eugène Lepicier, Raymond Borderie
- Assistant son : Pierre Davoust
- Assistants opérateurs : Jean-Paul Cornu, Henri Decaë, François Lauliac
- Cadre : Jean Charvein
- Directeurs de production : Georges Casati, Jean Pieuchot
- Monteur son : Robert Pouret
- Assistants monteurs : Madeleine Bagiau, Madeleine Guérin, Geneviève Letellier
- Scripte : Betty Elvira
- Chef décorateur : François De Lamothe
- Mixage : Alex Pront
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Policier, Film noir
- Langue de tournage : Français
- Origines : France, Italie
- EOF : Oui
- Nationalité : Majoritaire français (France, Italie)
- Année de production : 1967
- Sortie en France : 25/10/1967
- Durée : 1 h 45 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 33208
- Visa délivré le : 25/10/1967
- Agrément : Oui
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Couleur
- Cadre : 1.85
- Format son : Mono
Box-office & sorties
Box Office
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Diffusion TV
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Sorties à l'international
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Actualités & distinctions
Sélections (1)
Festival international du film de Karlovy Vary
République tchèque, 2012
Tribute to Jean-Pierre Melville
Propos
Réception critique
Librement adapté d’un roman de Joan McLeod (The Ronin), Le Samouraï, avec Alain Delon dans le rôle titre, divise la critique.
« Jean-Pierre Melville (…) domine son histoire de bout en bout, une fois de plus » rapporte François Gault qui précise dans Le Coopérateur de France : « Son Samouraï est l’œuvre d’un homme animé par un amour et un sens du cinéma très rares et profonds ». « Tragédie de la solitude » selon Tristan Renaud des Lettres françaises, Le Samouraï, qui « relève du second degré, de la recherche plastique, de la beauté pure, de l’art japonais », se situe, bien au contraire, à l’opposé de ses films précédents, insiste Henry Chapier de Combat. « Pas un plan de trop, pas une image inutile, pas un seul passage irritant. On plonge dans son univers, comme dans un bain de jouvence » affirme Samuel Lachize dans les colonnes de L’Humanité. Appréciation similaire sous la plume de Claude-Marie Tremois pour Télérama qui « dès la première image, (…) [pénètre] dans un monde différent : précis, minutieux, mais très loin du réalisme ». « Ce qui compte le plus, c’est la manière de montrer, c’est la manière de voir » note Albert Cervoni de France Nouvelle, qui poursuit : « Le réalisme de la couleur, la netteté de l’écriture, le sens de la durée [en font] un des films français les mieux faits, les plus efficaces, les mieux serrés de toute une période récente ». « Le Samouraï, qui, aux qualités des série B américaines (…), joint cette tension propre au style elliptique d’un Losey, voire d’un Bresson » conclut Marcel Reguilhem dans Réforme.
« On connaît le goût de Melville pour la direction d’acteurs » rappelle Jean de Baroncelli du Monde : « Tel qu’il l’a voulu, impassible, inhumain, inaltérable, Alain Delon est un fascinant samouraï. François Périer réussit par son talent à donner du caractère à un personnage beaucoup plus conventionnel de commissaire de police ». De même, Claude Garson écrit dans L’Aurore : « Alain Delon. François Périer. Ces deux acteurs, qui connurent la même gloire à quelque vingt ans d’intervalle, sont excellents ». L’acteur de Rocco et ses frères, de Mélodie en sous-sol ou encore de La Tulipe noire est vivement applaudi. « Avec sa concentration muette de loup traqué, son flegme tendu, sa sévérité, sa rigueur, Alain Delon fait de son personnage, non plus un ultime avatar du mauvais garçon, mais une sorte de prêtre du sang et des ténèbres, un véritable héros de tragédie » insiste Pierre Billard dans L’Express. Il « tient ce rôle avec une pleine efficacité » se réjouit Louis Chauvet dans Le Figaro. Dans cet univers viril « les femmes sont belles, tragiquement inutiles » souligne Guy Daussois dans Le Populaire. « Sans grande importance pour l’action et son sens, note Jean Rochereau pour La Croix, deux femmes (…) parviennent à ne pas passer inaperçues » : « Nathalie Delon, dont l’autorité est impressionnante, Cathy Rosier, une nouvelle venue qui a un don de présence exceptionnelle » indique Robert Chazal pour France Soir.
Une partie de la presse fait part de ses réserves. Sur le plan technique, Jean Helms juge « la couleur (…) moyenne » et s’en prend ouvertement aux longs silences qui couvrent le film. « Au bout d’un certain temps, on se demande si le maître a encore quelque chose à ajouter » poursuit le journaliste de La Tribune socialiste. A propos du scénario, André Bessèges de France catholique déplore que « ne pouvant se livrer ici à aucun développement psychologique, ni faire spectacle d’aucune nuance sentimentale, [Melville] a dû faire appel à des moyens extérieurs (l’appareil policier) beaucoup plus voyants et beaucoup moins convaincants que ceux du Doulos ». « Jean-Pierre Melville est-il un jaune ? Est-il plutôt un masochiste ? s’interroge Michel Cournot du Nouvel Observateur, qui répond : « C’est très utile, la police (…) mais tout de même, tout de même !... De là à lui consacrer, pieds et poings liés, dans l’extase presque sexuelle, l’un des films les mieux dirigés que l’on ait faits depuis longtemps, c’est navrant, c’est immoral ». Sévère, Michel Duran du Canard enchaîné estime que « J.-P. Melville a cédé au travers qui guette les brillants réalisateurs, sa tête a enflé, il s’est pris pour un auteur » pour signer « un film où il n’ya rien, même pas un personnage ».
Source : cinematheque.fr
Point de vue
Film totémique, Le samouraï condense à lui seul toutes les caractéristiques de ce style melvillien dont se réclament ou s'inspirent aujourd'hui plusieurs cinéastes internationaux comme Quentin Tarantino, Joel Coen, Michael Mann ou encore John Woo et Johnnie To, qui en reprennent les les motifs tout en recourant à des principes de mise en scène radicalement opposés. John Woo se souviendra ainsi dans A toute épreuve de l'oiseau craintif comme révélateur dune visite de l'appartement en l'absence de Jeff par les plumes qu'il laisse tomber en se cognant aux parois de sa cage.
Le style de Melville atteint ici à un sens de l'épure qui peut faire songer aux estampes japonaises : une sécheresse de trait, une forme d'acuité pour l'essentiel uniquement, et un sens de la dramaturgie qui ne s'embarrasse d'aucune forme de superflu. Les scènes d'action sont par exemple le plus souvent vidées de tout contenu spectaculaire : seule "l'exécution" l'intéresse, c'est à dire la façon dont les professionnels s'y prennent, la précision des gestes, la droiture des âmes et la solitude qui accompagne l'excellence acquise dans tel ou tel domaine. C'est pourquoi chez Melville, toute action s'accompagne d'une certaine ritualisation, d'une solennité qui confine à l'ascèse.
L'ouverture du Samouraï est à ce titre exemplaire de cet art du geste. Chaque plan sert d'écrin aux seuls gestes et déplacements du personnage saisi dans une visée strictement comportementaliste (...) Lors des quinze premières minutes du film, Melville ne montre rien qu'un personnage qui entre et qui sort du champ, qui traverse le cadre selon toutes les possibilités qui lui sont offertes, et qui s'emploie simplement à faire ce qu'il a à faire. On ne sait rien de Costello et l'on n'en saura pas beaucoup plus par la suite. Dès l'ouverture, le mouvement accède ainsi à une quasi autonomie et possède en lui-même sa propre fin. De même le geste prévaut sur ce qui le motive ; le geste est le motif et l'emporte désormais sur la geste du polar dans son ensemble.(...)
Delon est inoubliable dans ce rôle, mais son personnage en fin de compte est un pauvre type, qui vit dans un taudis, fait un boulot ignoble, et n'a d'autre issue que de se suicider sous les balles de la police.
© Youri Deschamp, L'oeuvre au noir dans "Jean-Pierre Melville, de solitude et de nuit", Eclipses-revue de cinéma n°44, février 2009.
Source : cineclubdecaen.com
Anecdotes
On peut citer l'hommage rendu au Samouraï par Jim Jarmusch dans son film de 1999, Ghost Dog. La structure et les principaux thèmes du film y sont repris, soit directement soit sous forme de clin d'œil appuyé.
C'est pendant le tournage du Samouraï, que les Studios Jenner, si chers à Melville, ont été incendiés, le 29 juin 1967.
John Woo a régulièrement cité ce film comme source d'inspiration pour ses œuvres Le Syndicat du crime (A Better Tomorrow) et The Killer.
Dans le film Le Battant, il y a un court hommage au Samouraï : dans la planque de Mignot, on voit une cage à oiseau vide tandis qu'on entend un court extrait de la musique du Samouraï.
Source : Wikipedia