Fondé sur la voix intérieure du prêtre autant que sur les séquences filmées, ce film est l’adaptation de Journal d'un curé de campagne, un roman de Georges Bernanos publié en 1936 et récompensé par le prix de l'Académie française. Fidèle à l'esprit de l'écrivain, Bresson épure au maximum le récit en composant une suite de séquences d'une exemplaire sobriété. À tel point que François Truffaut a pu dire de ce film, qu’il admirait particulièrement, que chacun de ses plans est « aussi vrai qu’une poignée de terre ». Bresson limite le plus possible les expressions et les intonations de ses comédiens professionnels (par la suite, il ne travaillera d’ailleurs plus qu’avec des amateurs, qu’il appellera des « modèles »). S’imposant une distance remarquable par rapport à son sujet : « un homme qui raconte ses perpétuels états d'âme », il se refuse à tout effet mélodramatique et à toute interprétation mystique. Film profondément religieux et chrétien, Journal d'un curé de campagne est aussi l'exploration du comportement d'un être rebelle en proie à une idée fixe, ce qui est une constante dans l'œuvre de Bresson. S’abstenant de tout « psychologisme », comme de tout jugement de valeur, l’auteur montre uniquement ce qui lui semble suffisant de dévoiler, faisant ainsi du Journal d'un curé de campagne une œuvre envoûtante et mystérieuse. Grand prix du cinéma français en 1951, Journal d'un curé de campagne a aussi obtenu le prix Louis-Delluc en 1950 et le Grand prix du festival de Venise en 1951.
Source : wikipedia