La première fois que j’ai entendu parler d’Israël, c’était à Beyrouth, et à propos d’un plat de sardines. J’avais six ans, Israël avait deux ans.
Le plat de sardines trônait sur la table de la tante du cinéaste, à Beyrouth. Elle s’emportait contre les poissons, symboles du port où son mari travaille depuis qu’ils avaient tous deux dû quitter la Palestine. Le temps a dissipé sa colère.
Sur le Golan, les ruines de Kouneitra, détruite par l’armée israélienne, un cinéma en ruines, un ami cinéaste originaire de la ville (Mohammad Malas) et la vision de familles qui se crient des messages par mégaphone interposé de chaque côté d’une ligne de barbelés : images d’un passé qui travaille douloureusement ceux que la frontière israélo-syrienne a séparés.