Autour du film
Après la projection des épreuves (rushes) des deux premières semaines de tournage, de Funès trouvant qu'il n'était pas assez présent à l'écran fera une « grève du masque» pendant près de 24 heures. Gérard Oury indique dans ses mémoires qu'il reconnait dans le film l'endroit où de Funès effectue cette « grève », mais le réalisateur reste muet sur l'instant précis dans le film. Oury imagine alors la célèbre scène de douche, où l'acteur compare sa musculature avec celle d'un « grand balèze », l'ex-catcheur Robert Duranton. L'idée lui est inspirée par une rencontre étonnante faite lors d'un voyage en Italie « ... J'avais rencontré à Capri un couple étrange, lui : un homo maigrichon américain, ridaillé mais milliardaire, elle : un colossal biquet français culturiste ! L'opposition physique entre ces deux êtres dépassait les limites de la bouffonnerie ».
L'aventure de La Grande Vadrouille commence ... sur le tournage du Corniaud où Gérard Oury raconte aux deux comédiens le scénario du film à venir.
La 2CV était équipée de 250 boulons électriques afin qu'elle se disloque au moment voulu. Cette scène, la dernière tournée le 7 décembre 1964 sur la place Sainte-Geneviève à Paris, fut peut-être inspirée à Oury par sa « rencontre » cinématographique avec Bourvil sur le tournage du Miroir à deux faces. Dans ce film dramatique d'André Cayatte réalisé en 1958, Bourvil au volant de sa 2CV est percuté par Gérard Oury, acteur mais aussi co-scénariste du film, au volant d'une grosse américaine.
Lorsque Bourvil/Maréchal dit « elle va marcher beaucoup moins bien, forcément », juste après l'accident de la 2CV, on voit de Funès baisser la tête pour rire. Cette réplique n'était pas prévue et cette scène aurait difficilement été rejouable, ce qui aurait dû être le cas si de Funès n'avait pas eu la présence d'esprit de se dissimuler le visage. On remarque également qu'au moment où la 2CV de Bourvil se disloque, ce dernier tire plusieurs fois sur le volant pour qu'il se décroche de son axe et ainsi assurer le gag et surtout la continuité de la scène.
Le scénario du Corniaud s'inspire de la mésaventure d'un présentateur de la télévision française, Jacques Angelvin, qui fut arrêté aux États-Unis en 1962 au volant d'une Buick provenant de France et dans laquelle plus de cinquante kilogrammes d'héroïne pure avaient été dissimulés. Lors de son arrestation, la voiture ne contenait plus la drogue et Angelvin clama d'abord son innocence en prétendant avoir été dupé, d'une manière semblable au héros du Corniaud. Il fut pourtant prouvé que la voiture du Français avait bien servi à transporter la drogue depuis Marseille jusqu'aux États-Unis et qu'il avait touché dix mille dollars pour cela. Plaidant coupable lors de son procès, le présentateur de Paris-Club fut incarcéré pendant cinq ans. Cette arrestation est un des épisodes du démantèlement de la « French connection » qui a inspiré les films du même nom (French Connection et French Connection 2).
Le cachet de Bourvil pour ce film est trois fois plus important que celui octroyé à de Funès.
La Cadillac conduite par Bourvil est un modèle DeVille de 1964, qui ressemblait beaucoup aux modèles Series 62 convertible 1963 ou à l'Eldorado Biarritz 1963. La signature Deville est visible dans la scène du garage.
no 1 au box-office en 1965 et énorme succès : 11,74 millions d'entrées.
Lors du Festival de Cannes 1965, Oury et son producteur se voient proposer par des Américains de réaliser et produire un remake avec Dean Martin et Jack Lemmon. Malgré une offre importante (« Budget doublé, salaires versés en Suisse, promesses de deux autres films dans les cinq ans. Énorme »), les Français ne donneront pas suite.
Source : Wikipedia