Mathieu, cinéaste, prépare un film. Il choisit de confier le premier role feminin a une actrice connue. Considerant que l'histoire du film est "leur histoire", sa femme, Jeanne, comédienne également, prend cette decision pour "une trahison d'amour". Ils se separent... Et commence alors pour Mathieu une longue et douloureuse periode de solitude et de doute.
Synopsis
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Propos
Philippe Garrel filme l'amont d'un tournage. Jeanne prend pour un affront d'être écartée du film qui raconte sa vie. Elle se voit dépossédée de son rôle donc de sa vie. Un conflit affectif éclate alors. Par peur, l'homme ne souhaite pas dénaturer son amour pour sa femme en lui demandant de jouer ce qu'elle est dans la vie tandis qu'elle, au contraire, ne supporte pas l'idée d'être niée de la sorte, dans son existence et sa dignité. Pour elle, le cinéma n'est pas séparable de la vie.
Réalisme d'un côté (l'homme), idéalisme de l'autre (la femme), deux manières d'éprouver le monde et les sentiments. Privée de ce qui lui appartient fondamentalement, Jeanne va se mettre en devoir de récupérer son droit à l'existence auprès de sa rivale de cinéma. C'est pour elle la seule façon de résorber la distance de regard qui l'éloigne de Matthieu.
Si celui-ci ne lui confie pas le rôle, c'est en raison de sa réticence à confondre rationnellement le cinéma et la vie : "C'est pas une poubelle un film, on n'y met pas tout ce dont on veut se débarrasser dans la vie. " dit-il à son père.
Jeanne n'est évidemment pas de cet avis. A ces yeux, le cinéma constitue une vraie preuve d'amour. L'ignorer représente un désaveu difficile à pardonner.
Analyse de David Vasse, plus complète dans : Faire un film, défaire la vie (sur trois films de Philippe Garrel) dans CinémAction n°124. Le cinéma au miroir du cinéma. 2007.
Source : cineclubdecaen.com
Si les dialogues sont cette fois abondants, c'est parce qu'ils ne sont pas de moi : je me suis contenté d'écrire un script d'une trentaine de pages et Marc Cholodenko les a construits à partir de ce canvas. (...) Marc Cholodenko, qui connaissanit mon cinéma avant notre rencontre (je connaissais ses livres), préfère mes films non narratifs, de La Cicatice aux Sunlights. Il a donc pu faire parler les personnages des Baisers en respectant un aspect "silencieux" des choses qui l'inréresse, lui aussi. (P. Garrel, Une caméra à la place du cœur)
Extrait des dialogues
Pére de Matthieu : - Tu sais, il y a de tels moments d'amour, parfois, entre un homme et une femme, qu'on ne peut pas croire que ce ne sont que des moments de temps, qu'ils n'ont existé que pour passer. On est absolument sûr qu'il est impossible qu'il n'en reste pas quelque chosepour toujours. Alors on fait un enfant, pour l'amour, pas pour l'enfant, pour qu'il perpétue ces moments, lui et après lui, ses enfants.
Et tant qu'on s'aime on a vraiment l'impression que l'enfant est une incarnation de l'amour, qu'il ne vit que par l'échange des amours qui se rencontrent en lui. Et puis, quand on s'aime moins, ou qu'on ne s'aime plus, on a l'impression que l'enfant se d.tache de l'amour qui l'a engendré, qu'il se met à exister pour lui-même, que l'histoire qui se déroule autour de lui ne le concerne plus.
Source : institut.jp