Mélange indistinct de cinq rêves fragmentés, ce film tente de raccorder par l'usage du cinéma deux événements majeurs qui viennent de se produire dans la vie de Garrel : la séparation d'avec Nico, sa compagne et sa muse des années 70, et la naissance de Louis, son fils. Autrement dit la mort d'un amour et la naissance d'un autre. Entre les deux se trouve une femme, la mère de l'enfant, réincarnée sous les traits de l'actrice Mireille Perrier.
Alternants ans aucune indication spatio-temporelle scènes tournées et scènes en tournage (seules l'apparition d'un clap et l'injonction "coupez !" interviennent comme repères relatifs).
Plus embouti qu'abouti, ...les Sunlights revendique sa mauvaise santé comme un instinct de survie capable de tout emporter, les merveilles comme les déchet. De l'informe surgit alors par intermittence une beauté inaltérable. Mireille Perrier croque en gros plan des pétales de rose et tout-à-coup c'est Chaplin qui arrive jusqu'à nous. Moment de pure grâce, d'amour du cinéma. "Non au grand art car ça laisse sans amour" dit Jacques Bonnafé dans le théâtre aux cotés de Mireille Perrier et de Lou Castel. La beauté écorchée du film se mesure à l'aune de ce cri. La recherche fébrile de l'amour à faire venir et à faire revenir cadre mal avec la grande forme.
Source : cineclubdecaen.com
« Il n'y a pas de narration linéaire dans les Sunlights : (...) on me voit par exemple annoncer la naissance de mon fils survenue juste avant le tournage – on voit une photographie – sur laquelle je le tiens dans mes bras – et puis il y a une autre version "rêvée" de l'événement : Bonnaffé ouvre un tiroir, y découvre un polichinelle... ça, c'est une plaisanterie, mais le film fonctionne ainsi : on suit une scène qui a un caractère, mettons, imaginaire et puis elle bifurque vers le réel ou vers le rêve... et c'est ainsi tout au long du film : il y a toujours ces trois niveaux : rêve, réalité, imaginare (disons imaginaire "écrit", scénarisé), avec parfois des points de jonction.
(Philippe Garrel, "Une camera à la place de cœur")
Ce film fragmenté raconte les deux événements majeurs qui viennent d'avoir lieu dans la vie du cinéaste : la séparation d'avec Nico et la naissance de son enfant, Louis . Ce film est dédié à Jean Eustache.