Synopsis
Quand j'ai commencé à filmer ma famille, j'avais envie de conserver les images de mon propre monde, qui semblait me filer entre les doigts. Un petit monde juif en voie de disparition comme tous les petis mondes. Je voulais aussi faire le lien entre deux univers. Moi, actrice à Paris et ma famille de prolétaires juifs polonais émigrés. Dilemme d'émigré : à l'intérieur de la famille, on étouffe. A l'extérieur, c'est l'éxil. J'ai filmé pendant sept ans ma famille de petits tailleurs juifs dont les enfants se sont tous mariés avec des noirs, des belges et des arabes. Et aujourd'hui je me rend compte du film que j'ai fait La question brûlante est ressortie d'elle même : A quel point ma génération et moi-même avons nous été touchés dans notre intimité par le poids de l'"histoire"? Et les grandes valeurs d'ouverture, qui nous ont été transmises, puisées dans l'histoire même des persécutions juives, portaient en elles cette contradiction de mener à la rupture avec l'identité juive. Mon film tourne autour de cette rupture, pleine d'accros, et de ces restes d'identité. Que restera-t-il de tout ça? Faut-il que quelque chose reste de tout ça? Et "tout ça", c'est quoi?
Générique
Réalisatrice (1)
Production et distribution (3)
Générique détaillé (5)
- Producteur délégué : François Margolin
- Monteuses : Anne Weil, Anita Fernandez, Hélène Lapiower
- Directeur de production : Georges Kapler
- Attachée de presse (film) : Matilde Incerti
- Mixage : Jean-Guy Véran
Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Documentaire
- Langue de tournage : Français, Anglais
- Origine : Belgique
- EOF : Non précisé
- Nationalité : Majoritaire français (Belgique)
- Année de production : 1999
- Sortie en France : 14/06/2000
- Durée : 1 h 9 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 99.320
- Visa délivré le : 27/04/2000
- Agrément : Oui
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Couleur
- Cadre : 1.33
Actualités & distinctions
Propos
Produire ce film fut une aventure très particulière. Elle a commencé il y a un peu plus de sept ans. Hélène Lapiower était actrice et n'avait jamais tenu une caméra de sa vie. Je pense même qu'elle n'avait jamais pris une photo. Quand elle me parla du projet qu'elle avait de filmer sa famille, une famille juive dispersée à travers le monde, je lui dis tout de suite qu'elle devait le faire sans hésiter, qu'il ne fallait pas qu'elle attende et qu'elle le regrette plus tard. Le sujet de son film, qui avait à voir avec la transmission (qu'est-ce qui reste à travers les générations quand on est juif et pas religieux ?), était très proche de mes propres préoccupations. Nous avons donc commencé à tourner sans un centime. D'abord avec une petite caméra vidéo HI8 puis avec une caméra DV. Hélène était obsédée par la peur de voir disparaître certains de ses proches : elle allait malheureusement avoir raison. Hélène s'est initiée à la technique. Je l'ai poussée à tourner seule, sans quasiment d'équipe technique, comme un "home movie", afin de préserver cette chose si rare : la relation d'intimité qu'elle avait avec ses personnages.
François Margolin, Producteur